Suite aux tentatives de construction au-dessus de l'île vierge, dite affaire Cassignol, la municipalité demanda le classement des terrains au tout jeune Conservatoire du Littoral.
Les années qui suivirent furent une période de collaboration entre mairie, architecte des bâtiments de France et l’association, invitée à donner son avis. Celle-ci fit parfois reculer les limites de la zone classée après concertation avec les adhérents et habitants qui voulurent bien s’impliquer.
C’est ainsi que les villages en site inscrit conservèrent la possibilité de construire dans les « dents creuses » (c-à-d. entre les bâtis existants).
Le site est classé. Document de la Dreal
Les conséquences ne sont pas négligeables
Les terrains perdent toute valeur.
Le Conservatoire du Littoral les rachète à 4F/m2.
Selon l’emplacement, c’est soit vécu comme une aubaine soit comme la fin d’un rêve (à l’époque, un terrain constructible se vendait entre 50 et 100 F/m2).
Mais surtout, le danger était de regrouper tous les terrains, jusqu’alors très morcelés, dans une même main.
Dans les années 60, des lotisseurs avaient prospecté pour construire des villages « les pieds dans l’eau ». Ils s’étaient heurtés au morcellement des parcelles. Il se trouvait toujours un propriétaire qui refusait de vendre.
Dans les années 1990, nous avons demandé au représentant du Conservatoire du Littoral à St Brieuc d’ établir des conventions entre propriétaires et le Conservatoire du Littoral pour éviter ce danger. Refus catégorique.
Pourquoi est-ce un danger ?
2 exemples clairs :
1-Le Conservatoire du Littoral en 2015 propose l’achat des terrains classés en extrémité du village de La Palue.
Et sur le PLU de la commune, nous découvrons que la municipalité les a classés en réserve foncière (municipale) en vue d’en faire des parkings sur 12 000 m 2 !
On a un sentiment de détournement, de trahison et de vol.
2-Les bois de Dinan (les bois situés entre Dinan et le Cap de la Chèvre) sont mis en vente en 2015/2016 par l’ONF qui n’a plus les moyens de les entretenir. Situés en zone classée, seul le Conservatoire du Littoral pouvait se porter acquéreur à 0,50 €/m2. Pour l’ONF, pas de quoi couvrir les frais.
Et si demain, l’Etat décide de vendre ces sites classés ? Qui l’en empêchera ?
A partir de 1983, l’Ulamir a pu continuer la réouverture du chemin des douaniers, peu accessible auparavant en raison des quelques maisons bâties mais opération qui aurait été impossible en cas de constructions nouvelles.
Aujourd’hui, Les touristes ne se contentent plus de bronzer sur la plage pendant leurs vacances. Ils souhaitent surfer, randonner et sillonner nos paysages.
La plage de Morgat est un mouchoir de poche, par rapport aux beauté de la Presqu’ile qu’ils découvrent, mais c’est là qu’ils se retrouvent pour manger, boire, dormir.
Les hôteliers, restaurateurs et commerçants peuvent peut-être dire merci aux « bouseux » du bout du monde !!!