5ème rencontre Mer et Littoral

LORIENT 08 11 2017

3 membres de l’UADL étaient présents : Gilbert et Yvette pour GAMA, Christian pour ADELISO et Henri Girard pour Eaux et Rivières.

La matinée a démarré par une table ronde sur le thème : de l’échelle locale à l’échelle nationale, comment articuler les différents niveaux de stratégie et d’action ? Les élus ont été interrogés et pensent que les élus sont tous indispensables. Le Maire de Lorient est le seul à s’être élevé contre le mille-feuille des élus puisqu’en tant que Maire il a du mal à s’y retrouver vu le nombre d’interlocuteurs.

Ensuite il y a eu un atelier où les participants ont été divisés en groupe pour travailler sur le thème : retour sur les actions et projets menés depuis 10 ans : quels facteurs de réussite/échec.

Christian : salle Colbert table 28 : le groupe composé du représentant des commissaires enquêteurs de Bretagne, de la Maire et de son mari adjoint aux travaux de la commune de Tréffiagat, de l’association RIEM, et d’un éducateur de marin de Belle-Ile a travaillé sur la submersion marine, la préservation des ressources et l’urbanisation du littoral.

Il est ressorti de la discussion que beaucoup d’élus n’ont pas conscience du recul du trait de côte et de ce fait ne prennent pas en compte les risques associés. Que même l’Etat qui a déterminé arbitrairement 13 communes en Finistère soumises au PPRL (plan de prévention des risques littoraux prévisibles) ne prend pas suffisamment en compte le recul du trait de côte et le risque de submersion marine.

Ensuite, que les problèmes d’urbanisation en zone littorale viennent d’une mauvaise application de la loi littoral sur le terrain. Qu’il est heureux que cette loi n’a pas encore été modifiée, et qu’elle protège efficacement le territoire, qu’il faut donc éviter à tout prix qu’elle ne soit modifiée, et qu’il faut renforcer les contrôle d’application de cette loi sur le terrain. Les commissaires enquêteurs constatent souvent que les élus locaux essayent de déroger à la loi. Il faut malheureusement dans bien des cas saisir la justice pour faire appliquer la loi, puisque trop souvent encore on constate que les élus locaux favorisent les constructions de copinage. Mais que la loi freine quand même certains élus. Il est à noter que l’accès au foncier est problématique du fait de la présence dans certaines communes d’une part majoritaire de résidences secondaires.

Enfin qu’en ce qui concerne la préservation des ressources, dans l’ensemble tous secteurs confondus, les citoyens et professionnels ont bien pris conscience que la ressource est fragile et qu’il faut la préserver. Même si on constate encore certains comportements irrespectueux de l’environnement comme jeter ses déchets par terre. Qu’il faut urgemment avoir une politique durable pour le tourisme, car le tourisme de masse fait des ravages, et que les élus locaux sont dépassés ne sachant pas comment gérer le tourisme de masse sur leur commune.

Après déjeuner, un autre atelier sur le thème : quelles priorités d’action à court terme et à l’horizon 2040 ? Quelles conditions de succès ?

Christian : salle Colbert table 28 : le groupe composé d’un représentant de la pêche, de l’éducateur marin et du représentant des commissaires enquêteurs de Bretagne a travaillé sur l’urbanisation, la préservation de la biodiversité et l’agriculture littorale.

Il est ressorti de la discussion que pour limiter l’urbanisation et gérer correctement le territoire, il faut maintenir la loi littoral et renforcer son application sur le terrain, tout amendement visant à l’assouplir serait une catastrophe. Que pour préserver une mixité de la population, il faut trouver un équilibre entre les résidences secondaires et principales, afin de préserver l’installation des jeunes dans certaines communes vieillissantes faute de foncier disponible. Il faut impérativement prendre en compte le recul du trait de côte qui devrait se traduire dans la règlementation française par la prise en compte des hypothèses les plus défavorables du GIEC (Groupement Intergouvernemental d'experts sur les évolutions du climat).

Pour préserver la biodiversité, il faut continuer le système de quotas de pêche et augmentation des mailles des filets de pêche, et il faut harmoniser la règlementation mondiale, la taille des animaux marins pêchés doit être la même partout pour éviter toute concurrence déloyale. Contrôler plus la pêche de loisir. Il faut aussi continuer l’éducation à la mer qui donne de bons résultats.

Pour l’agriculture littorale, il faut maîtriser le foncier. Il faut absolument que la chambre d’agriculture ou la SAFER (société d'aménagement foncier et d'établissement rural) préempte les anciennes fermes, ou même pourquoi pas dédier un budget aux mairies pour qu’elles rachètent les anciennes fermes afin d’éviter qu’elles ne se transforment en résidences secondaires, avec des terrains qui finissent en friches. Il ne faut plus créer de réserves foncières dédiées à la construction de lotissements qui grignotent les terrains agricoles.