Petit lexique : EU = eaux usées ; EP = eaux de pluie ; STEP = station d’épuration
Des panneaux à Postolonnec et à Kerloc’h informent la population d’une potentielle pollution par eaux usées (EU).
Dès qu’il pleut, nous surveillons la station d’épuration (STEP).
Dans les bassins, le niveau monte. Nous découvrons que les EU arrivent directement des bassins de décantation et d’aération dans le bassin à marée, sans passer par le traitement des membranes (ensemble de filtres très fins qui retiennent les molécules des déchets).
Celui ci n’est destiné qu’à stocker les eaux traitées (donc théoriquement propres) qui sont ensuite rejetées en mer par marée haute.
Rappelons que ce bassin :
1- n’existe que parce que l’émissaire des rejets n’arrive pas en mer mais en haut de la grève entre Lostmarch et Tromel,
2- a un volume de 1 500 m3, une pompe pouvant débiter 250 m3/h ( 220 m3/h en réalité) et est soumis à une autorisation préfectorale de rejet pendant 4 heures à chaque marée haute par temps sec et 8 heures par temps de pluie. Ce qui donne de 2 000 à 4 000 m3 maximum par jour.
Le lendemain, le fond du bassin vidé révèle une grande quantité de boues.
Les bassins de décantation et d’aération sont presque vides. Or il a plu toute la nuit. L’eau sale comme l’eau propre ont dû être rejetées directement à la mer (ou plutôt en haut de la grève) sans tenir compte du niveau de la marée.
Pas étonnant qu’à Kerabars, Kertanguy et Tromel flottait un « doux » parfum par vent de sud ouest .
Nous avons aussi découvert que toutes les EU n’arrivaient pas à la station.
Les EU qui viennent de l’Ile Longue et du Fret, celles qui viennent de Tal-ar-groas, Postolonnec pour arriver à Morgat traversent des vallées et des hauteurs. Les eaux ne pouvant les gravir, des pompes de relevage ont été installées et, pour les principaux réseaux, des trop-pleins sont prévus.
Ces trop-pleins ne sont à utiliser qu’en cas de problème majeur sur le réseau : aval ou panne de pompe. Quand les arrivées d’eau sont massives (en hiver), on ouvre ces trop-pleins à Postolonnec, Lescoat, Morgat et les EU mélangées aux EP parasites vont directement sur les plages ou passent par le ruisseau de Kerloc’h ou le fossé à Menez Gorre.
Renseignements pris, il arrive environ à la station 800 m3 d’EU par temps sec et jusqu’à 8 000 m3 par temps de pluie. Or, elle est apte à traiter 4 000 m3 maximum.
Pourquoi une telle différence ? Les canalisations sont vétustes, cassées voire disparues.
Donc l’eau de pluie et/ou de la nappe phréatique (haute surtout en hiver) pénètre dans le réseau. Aucune station n’est apte à traiter à la fois les EU et les EP.
Il est indispensable de rendre le réseau étanche donc de réparer les canalisations pour un bon fonctionnement de la STEP sinon il faut fermer la station et laisser les EU aller sur les plages.
De plus, en raison des trop grosses quantités d’eau reçues, les membranes du dernier traitement s’encrassent , sont nettoyées à la javel et à l’acide, ce qui les use prématurément.
Nous écrivons au préfet (lettre) et invitons les journalistes à constater les problèmes. Nous rencontrons sur place un agent de la police de l’eau et découvrons qu’enfin elle fait son travail !
A la lecture des textes de loi L171-6 et suivants du code de l’environnement, nous apprenons que les pouvoirs de la préfecture sont de 3 niveaux :
- 1 – manquement administratif : la préfecture demande,
- 2 – mise en demeure : la préfecture impose,
- 3 – saisie: la préfecture fait à la place de…
Nous apprenons que la municipalité a déjà reçu un manquement administratif en 2014.
Un nouveau manquement administratif tombe. Les travaux à faire sont listés et imposés avant le 31 juillet 2016, le 30 septembre 2016, le 30 décembre 2016 ou le 30 décembre 2017 suivant la nature de ces travaux.
Les travaux demandés pour le 31 juillet 2016 n’ayant pas été réalisés, la préfecture envoie cette fois une mise en demeure qui impose encore des travaux et surtout l’examen et la réparation des réseaux.
Visite de l'émissaire en mer avec le bateau d'un adhérent du collectif de Morgat.
Nous constatons :
1 l'état déplorable de la conduite,
2 que l'extrémité est bouchée.
Nous faisons un courrier à la maire pour lui signaler l'état de l'extrémité. La municipalité nous promet de faire le nécessaire.
La station d'épuration devrait être en conformité avec l'arrêté du 22 juin 2007.
Les rejets effectués sur le domaine public maritime doivent l’être au-dessous de la laisse de basse mer.
émissaire | émissaire bouché | pied de lafalaise | vue de dessus |
Fin août aussi, nous constatons une « odeur » infâme émanant du Loch. Soupçonnant des déversements d’eaux usées, nous décidons de manifester devant Le Loch avec l’association du collectif de Morgat (qui défend le port et la plage de Morgat) et en présence des journalistes.
Nous écrivons une lettre commune à M le maire qui nous répond en nous joignant un dossier de bureau d’étude (DCI environnement) prouvant d’après lui qu’il n’y a pas de pollution. Hélas, ce dossier est bourré d’inepties ce que nous lui faisons remarquer dans un nouveau courrier. Il ose nous répondre encore.
- 1 - On apprend que de l’eau de mer arrive à la STEP (depuis quand ?) provenant surtout de l’Ile Longue (seulement ?), ce qui abîme encore plus les membranes.
- 2 – La réparation du réseau rue Poulpatré est effectuée par réparation des regards et mise en place d’une chaussette qui tapisse l’intérieur des canalisations. Cette chaussette est comme un tissu imprégné de résine et plaqué par air sur les parois internes des réseaux mais elle ne fait que 5 mm d’épaisseur alors que M. le Maire l’avait présentée au conseil municipal comme ayant 10 mm d’épaisseur et étant garantie 10 ans.
Des membranes sont changées grâce à trois jours de beau temps. Les photos des anciennes membranes parlent d’elles mêmes.