Dessin du mois
C’est en revisitant la maxime de Buzz l’Éclair que Mounir Mahjoubi a titré une note publiée jeudi 21/11 dans laquelle il calcule l’impact de l’arrivée du géant américain sur les emplois des commerces traditionnels en France.
L’ancien secrétaire d’État au Numérique, Mounir Mahjoubi, est parti en croisade contre les Gafa.
À l’approche de Noël et du Black Friday, il égratigne Amazon, responsable, selon lui, de la perte de 2,2 emplois dans le commerce traditionnel pour toute création d’un seul poste dans ses entrepôts XXL.
L’ancien secrétaire d’État au Numérique redevenu député de Paris, rappelle d’abord que l’entreprise « compte en France 9 300 salariés en CDI, soit 1 800 de plus qu’en 2018. Elle a par ailleurs annoncé l’embauche de 9 000 intérimaires à l’occasion des fêtes de fin d’année ».
Voilà pour les bonnes nouvelles. L’ex-membre du gouvernement sort ensuite la boîte à gifles et avance qu’« Amazon détruit plus d’emplois qu’elle n’en crée ».
« À chiffre d’affaires équivalent, ses entrepôts embauchent 2,2 fois moins de salariés que les commerçants traditionnels, appuie-t-il.
Son activité retail, soit hors Marketplace, a potentiellement supprimé 10 400 emplois dans le commerce de proximité (en équivalent temps plein) ».
« Les Français doivent s’interroger »
L’explication ? « L’exceptionnelle productivité » du géant américain capable de préparer des commandes en un éclair grâce à la répétition minutée de gestes simples et mécaniques.
Revers de la médaille, Mounir Mahjoubi considère que cette organisation du travail est « contestable », que « les préparateurs de commandes s’épuisent physiquement et psychologiquement » et seront remplacés dans le futur par « des machines autonomes ».
Pour autant, il ne jette pas tout l’e-commerce avec l’eau du bain :
« Les PME françaises ont aussi des boutiques en ligne. Et, surtout, elles sont plus humaines ».
Et Mounir Mahjoubi de conclure : « Les Français doivent s’interroger. Quelles relations commerciales souhaitent-ils pour leur avenir ? Avec quelle valeur humaine ? Quel coût social ?
Cette réflexion, ils la mènent d’ores et déjà sur leurs achats alimentaires. Il en résulte l’émergence du bio, des circuits courts et du commerce équitable. Cette réflexion, ils doivent également la mener sur leurs achats en ligne ».